
Comité de la condition des femmes (CCF)
16 décembre 2020
Ce ne sont pas toutes les femmes qui ont hâte aux vacances…
Vous ne savez pas comment aborder la question ou vers qui vous tourner. Appelez les maisons d’hébergement membres du Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, elles vous aideront et vous conseilleront.
Les maisons mettent à disposition des femmes victimes de violence conjugale et de leurs enfants plusieurs services :
- Soutien téléphonique 7 jours / 24 heures
- Consultation externe
- Hébergement sécuritaire
- Intervention individuelle, de groupe et jeunesse
- Information, référence, soutien et accompagnement dans les démarches (logement, aide sociale, recours juridiques, etc.)
- Suivi post-hébergement
- Prévention et sensibilisation dans la communauté
- Aide aux proches et aux intervenant(e)s sociojudiciaires
- Les services des maisons sont gratuits, confidentiels, accessibles 7 jours sur 7, 24 h sur 24.
https://www.facebook.com/RMFVVC/
514 878-9134
Bibliothèque féministe (prêt de livres)
Vous désirez en savoir plus sur le féminisme intersectionnelle, consultez la page conçue à ce sujet!
Consultez la page Facebook du CCF!
Les textes suivants sont extraits du TOPO édition spéciale féministe parue le 11 mars 2020.
Pour l’année 2019-2020, le comité de la condition des femmes (CCF) est composé de :
- Aït Mesghat, Naïma
- Legris, Marie-Claude
- Martel, Cynthia
- Nadeau, Marie-Hélène
- Ndala Kenebabu, Risse Rosalie
- Zielonka, Sylvie (responsable)
Féministes de toutes nos forces!
Le 8 mars, c’est l’occasion d’affirmer l’importance des luttes pour les droits des femmes, de saluer les combats menés en faveur de leur reconnaissance sociale et politique et de poursuivre les batailles pour que leurs droits cessent d’être bafoués partout sur la planète. C’est un rappel que les droits des femmes ne sont pas respectés et que l’égalité de fait n’est pas atteinte.
C’est avec le slogan « Féministes de toutes nos forces » que les groupes féministes, communautaires et syndicaux souligneront cette journée. Les mains et le geste de la victoire sont utilisés comme acte symbolique qui connecte nos luttes. Ce visuel se rapporte à la notion de partage, à une libération qui peut s’accomplir seulement de façon plurielle et collectivement.
Affichez-vous en faveur de l’égalité!
■ Comité de la condition des femmes


Où sont les femmes?
Derrière chaque grand homme se cache une femme… Un vieil adage maintes fois entendu par nos grands-mères et nos mères. Comme si nous n’existions pas. Ou par personne interposée.
Clara Zetkin, née en Saxe en 1857, vous connaissez? À la fois enseignante, journaliste et femme politique. Elle a consacré ses efforts à mobiliser les ouvrières pour lutter contre le patriarcat et réformer la société. Elle fut la première à proposer une journée internationale des femmes en 1910 à Copenhague. Elle souhaitait ainsi étendre le droit de vote aux femmes du monde entier. Il faudra attendre 1977 avant que l’ONU officialise la journée du 8 mars.
Simone Veil, née en 1927, dans une famille juive en France. Reconnue pour son combat visant à dépénaliser le recours par une femme à l’interruption de grossesse volontaire. Elle s’est opposée à son propre mari qui lui refusait le droit de travailler. Dans les années 1960 et 1970, elle dénonçait déjà le fameux plafond de verre auquel sont confrontées les femmes sur le marché du travail.
Fériel Lalami, politicologue, docteure en sociologie et autrice de Les Algériennes contre le code de la famille, la lutte pour l’égalité. Ouvrage qui, tout en dénonçant ce code instauré en 1984, relate également l’histoire du mouvement féministe algérien. Madame Lalami dénonce ouvertement des mesures qu’elle qualifie d’humiliantes et de discriminatoires notamment lorsqu’il est question du mariage et de la succession.
Kimberlé Crenshaw, afroféministe américaine, professeure à la UCLA school of law, qui proposa le terme intersectionnalité en 1989 pour parler spécifiquement de l’intersection entre le sexisme et le racisme. Ce qui a permis aux femmes noires d’être prises en compte dans le discours féministe de l’époque. Le sens du terme a été repris afin d’englober toutes les formes de discrimination qui peuvent s’entrecroiser.
Plus près de nous, Gabrielle Bouchard, première femme trans élue à la tête de la FFQ. Événement qui nous permet de porter une attention particulière aux femmes dans la marge. Les femmes autochtones, handicapées ou qui se heurtent à des barrières parfois plus grandes.
L’histoire regorge de destins de femmes impétueuses, rebelles, anticonformistes. Ici ou ailleurs, les femmes ont su faire entendre leurs voix. En chacune de nous sommeille une guerrière. Je suis femme, donc j’existe.
■ Sylvie Zielonka, SEPÎ
Unissons nos voix!
Droit de parole des femmes
Tout récemment, lors d’une instance, l’intervenant qui me précédait a terminé son intervention en disant : « Je vais céder la parole à la dame derrière moi… ». Céder. Verbe transitif. Signifie d’abandonner quelque chose à quelqu’un, de lui laisser, lui donner. Cette formule de politesse fréquemment utilisée, m’a fait réfléchir. Pourquoi faut-il encore, en 2020, qu’un homme me cède, me reconnaisse, le droit de m’exprimer? Bien que ce n’était sûrement pas l’intention de mon homologue masculin, ses paroles révèlent certaines dynamiques genrées et des implicites intériorisés qui existent encore dans notre société : les hommes ont le droit de parole; les femmes se le voient accordé.
Il a été prouvé maintes fois que les femmes s’expriment moins lors des débats publics. Rôles sociaux prédéfinis, conventions établies, domination masculine des débats, manque de confiance en soi, syndrome de l’imposteur… les raisons qui poussent les femmes à hésiter de s’exprimer sont nombreuses. L’absence de règles, telles que le droit de parole en alternance lors de débats publics ou l’obligation de parité, favorise le plus fort, celui qui se lève le plus rapidement, qui impose sa présence, domine par son timbre de voix. Elle laisse peu de place à celle qui réfléchit, pèse ses mots, écoute, hésite avant de se lever. Bien que nous pourrions nous questionner longtemps sur le sujet, il importe plutôt de nous questionner sur l’impact social de cette dynamique.
L’occupation de l’espace public par un groupe privilégié entraîne immanquablement que les enjeux et les préoccupations qui touchent ce groupe sont davantage mis de l’avant. Même lorsque ce groupe traite d’enjeux spécifiques aux groupes minoritaires, il porte la parole de l’autre, ce qui ne traduit pas toujours l’expérience authentique. D’encourager une participation plus paritaire et représentative entrainerait donc une plus grande richesse et diversité des débats. Notamment, dans un secteur d’emploi occupé à 80 % par des femmes, ne serait-il pas important que cette proportion se traduise par une représentativité syndicale plus paritaire?
À l’aube de nos prochaines négociations nationales, deux enjeux importants méritent notre attention. D’abord, le monde de l’éducation étant un secteur féminin, sommes-nous surprises que nos revendications ne soient pas davantage mises de l’avant ? Nos préoccupations sont-elles celles du gouvernement? Sommes-nous écoutées? Encore plus près de nous, dans nos instances, une disparité de genre entraîne-t-elle une disparité des secteurs ? Si les hommes sont plus présents au secondaire et à la formation professionnelle, il est possible de penser que lors des prises de paroles, ces secteurs sont plus représentés au détriment des autres, notamment le préscolaire et le primaire ?
Les solutions à ce problème complexe méritent une longue réflexion sociale. Chose certaine, le changement ne se fera pas sans nous. Mesdames, cessons d’attendre qu’on nous cède la parole; élevons nos voix.
■ Marie-Hélène Nadeau, école Des Roseraies


Féminisme intersectionnel
Lors du dernier Congrès de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), il a été question de déterminer quelle forme de féminisme notre fédération souhaitait mettre de l’avant. Le féminisme recouvre divers courants. Les énumérer et en faire la description requerraient plus d’une page dans ce TOPO! Cependant, lors de ce même congrès, le féminisme intersectionnel est sorti du lot. Si le terme a été initié par l’afroféministe Kimberlé Crenshaw il y a plus de 30 ans, force est de constater que certains, voire plusieurs, n’ont encore aujourd’hui aucune idée de ce que le féminisme intersectionnel signifie.
À l’époque, Kimberlé Crenshaw s’était basée sur le procès contre GM dans les années 70. Certaines femmes afro-américaines avaient intenté une poursuite contre le géant de l’automobile pour discrimination. Or, comme la compagnie engageait des hommes noirs comme mécaniciens et des femmes blanches comme secrétaires, la cour a tranché que la compagnie n’était pas en faute. Pour Crenshaw, on ne peut étudier ces différentes formes de discrimination de manière isolée.
Ainsi, le féminisme intersectionnel ne se réduit pas seulement à étudier les rapports de force entre les sexes. Plus précisément, il étudie de quelle manière d’autres formes de discrimination et de domination peuvent s’additionner et s’entrecroiser. Les concepts d’âge, de genre, de classe sociale, de religion, d’origine ethnique, d’orientation sexuelle et j’en passe, prennent ici une grande importance. Ainsi, l’expérience du sexisme peut s’avérer plus ou moins complexe d’une femme à l’autre. Le Regroupement de groupe de femmes de la région de la Capitale-Nationale (RGFCN) illustre bien de quelle manière certaines femmes doivent non seulement se frayer un chemin dans un monde d’hommes, mais peuvent également devoir surmonter d’autres obstacles : « être de couleur dans une société blanche, ET pauvre dans une société de consommation, ET handicapée dans une société de personnes valides, ET autochtone dans un territoire colonisé ».
Ainsi, certaines femmes peuvent bénéficier de certains privilèges tandis d’autres doivent faire face simultanément à différents types de discrimination. Il importe donc d’en prendre conscience et de se montrer sensible et solidaire face à ce constat.
■ Cynthia Martel, école Alphonse-Pesant
Lettre à mon fils…
Mon cher enfant,
Sais-tu ce que veut dire le « féminisme »? On entend souvent parler du féminisme autour de nous, mais beaucoup ne connaissent pas encore la définition.
En fait, et au-delà du respect des femmes, le féminisme comprend également le respect de l’égalité « Homme-Femme », car après tout, les femmes et les hommes sont nés égaux.
Depuis des années, voire même des siècles, la femme n’a pas cessé son combat pour avoir ses droits les plus légitimes dans une société de plus en plus injuste envers elle.
Nous sommes en 2020 et on entend encore dire : « Les hommes sont plus forts que les femmes », « Les femmes sont faibles », « Les femmes doivent conduire de petites voitures », « Pas de femmes dans la politique », « Le soccer est destiné aux hommes », « La gymnastique pour les femmes et la boxe pour les hommes », etc. Ne sont-elles pas capables de réaliser les mêmes actions que les hommes?
Pourquoi devrait-on se soucier, lorsqu’on est « Femme », du regard des autres à chaque fois qu’on veut essayer de nouvelles choses?
Une femme qui s’habille discrètement se fera traitée de coincée; une autre qui porte des vêtements osés sera traitée de provocatrice et de toutes sortes de noms.
Cette injustice ne se limite pas à l’apparence physique puisqu’on la retrouve également sur le lieu de travail dans certains pays où les hommes sont mieux rémunérés que les femmes alors que les deux exercent le même métier!
Pour lutter contre toutes ces injustices, plusieurs personnes, dites féministes, se sont levées pour défendre le droit des femmes et pour veiller au respect du principe fondamental de l’égalité « Homme-Femme » dans tous les domaines.
Enfin, quelles que soient les différences d’opinions à propos du féminisme, il faut savoir accepter les avis des autres, adopter une attitude de tolérance envers autrui et défendre ses positions dans le respect de la liberté d’opinion et d’expression.
Ta mère qui t’aime.
■ Naïma Aït Mesghat, école Pierre-de-Coubertin


Lettre à mes filles…
À mes tendres filles,
Nos échanges commencent dans la voiture lorsque l’animatrice, à la radio, annonce que dans un restaurant, les femmes ont une plus petite portion de viande que les hommes. Suite à cela, nous en avons profité pour parler des différents stéréotypes qui existent entre les femmes et les hommes.
Vous en avez cité plusieurs que vous entendez souvent à l’école, au restaurant, etc. La meilleure, c’est quand nous avions entendu : « C’est une femme au volant, en plus, elle a une très grosse voiture! ».
Oui, nous sommes en 2020, plus de deux siècles après le premier combat revendiquant le droit de vote pour les femmes. Aujourd’hui, certaines personnes se questionnent encore sur le rôle de la femme dans la société. D’autres pensent encore que nous sommes inférieures aux hommes.
C’est vrai que c’est un peu difficile pour vous de vous en rendre compte, parce que c’est depuis votre naissance que vous avez en face de vous cette maman, femme, monoparentale, forte qui chaque jour se lève pour répondre à vos besoins. Cette femme qui évite de tomber dans certains adages « derrière un homme se trouve une femme ». « L’homme est le chef de la famille »…
Votre maman tente tant bien que mal de vivre l’égalité entre les hommes et les femmes, dans un monde où les femmes ne jouissent pas encore de tous les droits comme les hommes. Femme Noire, Femme Africaine, je me suis souvent senti humiliée, rabaissée et même parfois ignorée par ceux qui se croient supérieurs à moi. Malgré tout cela, je reste la tête haute. En 2020, je me suis dit, oui, je suis noire, femme, indépendante, autonome, mais je ne serai jamais victime de ces injustices que la société m’impose parfois.
Mes filles, vous êtes les femmes de demain, celles qui continueront à revendiquer la force et la légitimité plus que son statut de victime; celles qui estimeront que les femmes et les hommes doivent être égaux en droit et en liberté.
Mes chères filles, soyez fières d’être les femmes de demain et vivez pleinement vos droits. De plus, retenez que : les femmes ne sont pas faibles, les femmes ne sont pas moins fortes que les hommes, les femmes peuvent évoluer dans des domaines qui touchent plus les hommes, les femmes ont des droits et elles sont libres.
Demain, ce sera à vous de défendre vos droits.
Demain, vous devez garder la tête haute et dénoncer toutes formes d’injustices envers les femmes.
Votre maman qui vous aime.
■ Risse Rosalie Kenababu Ndala, école Des Roseraies
Congé parental
Si j’ai le temps d’écrire cette rubrique, c’est parce que j’ai du temps : je suis en congé de maternité! Trêve de plaisanteries. En fait, depuis quelques mois, je suis en congé parental. Ce congé, nécessaire et fort grandement apprécié, qui PEUT être partagé entre les deux parents.
En prenant ce congé dans son entièreté, je prenais la décision de mettre ma carrière en veilleuse et j’acceptais d’assumer une baisse de revenu pendant quelques mois afin de pouvoir exercer mon rôle de mère à temps plein. Payée à hauteur de 55 % d’un maximum assurable (c’est mieux que rien, j’en conviens), je devrai penser à prendre des dispositions pour racheter mes années de service au RREGOP lors de mon retour au travail. Bref, ce congé, ce n’est pas des vacances payées. En fait, ce que je fais, c’est un peu du travail invisible : veiller à répondre aux besoins affectifs et physiques de mon magnifique poupon, voir à ce qu’il se développe au niveau sensoriel et moteur, aller à ses rendez-vous, assister à des ateliers, exécuter les tâches ménagères quotidiennes… Prendre soin de moi se résume à prendre une douche en moins de 6 minutes.
Ayant pris le congé parental dans son entièreté, je me suis posée la question suivante : comment les autres parents se répartissent-ils ce congé? En parcourant un article de La Presse publié en 2019, on pouvait lire que les hommes sont de plus en plus nombreux à prendre en partie ou en totalité leur congé parental. Toutefois, fait intéressant : « Les couples femme-femme partagent beaucoup plus le congé parental entre elles que les couples homme-femme (39 % contre 24 %). Le nombre de semaines est aussi partagé de façon plus égale ». On rapportait aussi que le congé moyen des hommes est de 9 semaines contre 45 semaines pour les femmes. Pourquoi ce congé demeure encore si peu attrayant pour les hommes? Question financière? Question de carrière? Question de rôles attribués selon les genres?
Pour encourager les pères à prendre leur congé parental, le gouvernement de la CAQ a augmenté le nombre de semaines du congé parental (36 semaines au lieu de 32) à la condition que les deux parents consentent à prendre un minimum de 10 semaines chacun. Cette mesure encouragera certes les pères à se prévaloir de ce congé, mais encouragera-t-elle un partage équitable des semaines entre les deux parents? Le temps nous le dira!
■ Cynthia Martel, école Alphonse-Pesant


Pour toi…
Je n’ai pas eu d’enfant. Je n’en aurai jamais. La vie est faite ainsi. Souvent questionnées, parfois critiquées, les raisons qui ont fait que je ne serai jamais mère m’appartiennent. Chose certaine, ce n’est pas parce que je n’aime pas les enfants. Bien au contraire, si j’ai choisi d’être enseignante au préscolaire, c’est par amour. Cet amour, je le vis aussi pour les enfants de mes sœurs, mes 3 nièces et mes 3 neveux, et les enfants de mes amies qui m’ont ouvert leur cœur et ont fait de moi une tatie.
Je me suis longtemps questionnée sur ce que j’aurais aimé transmettre à mon enfant. La vérité : je ne le sais pas. Par contre, je peux vous parler de ce que j’aimerais enseigner aux enfants qui m’entourent. En cette Journée internationale des droits des femmes, je choisis de m’adresser particulièrement aux jeunes filles que je côtoie, qui seront un jour des femmes.
Mes chères guerrières,
Ce que j’aimerais, avant tout, c’est de vous apprendre à vivre sans peur. Soyez braves, soyez fortes. Ne vivez jamais dans la crainte de ne pas être assez. Ne laissez personne remettre en doute votre valeur. Ne vivez pas dans la crainte de ce qui pourrait vous arriver. Ne vivez pas dans l’ombre. Prenez votre place au soleil. Vous êtes belles, vous êtes fortes, vous avez de la valeur, vous êtes assez.
Aussi, je veux que vous sachiez que les choix que vous ferez vous appartiennent. Ils n’en reviennent qu’à vous. Ne laissez pas d’autres vous dicter comment vous devez vivre votre vie. Aimez qui vous aimez. Portez ce que vous avez envie de porter. Allez où vous voulez aller. Dites ce que vous pensez. Laissez votre cœur vous guider. Allez au bout de vos rêves. Défoncez le plafond de verre. Rien ne peut vous arrêter.
Finalement, je vous dirais aimez-vous. Faites-vous confiance. Pardonnez-vous. La vie vous enverra son lot de défis. Sachez que vous êtes capables de les surmonter. Prenez soin des femmes qui vous entourent. Épaulez-vous les unes les autres. Remontez-vous. Bâtissez-vous. Soyez solidaires.
Mes chères filles, je veux vous dire merci. Merci de m’avoir choisie. Merci de me faire confiance. Merci de m’inspirer. Pour vous, pour votre avenir, je serai féministe de toutes mes forces. Je vous aime.
■ Marie-Hélène Nadeau, école Des Roseraies
Deux générations de femmes s’expriment…
Enseigner à la hauteur de mes aspirations, un prix à payer
Le défi principal auquel j’ai fait face durant plus de 30 ans a sans doute été celui d’enseigner à la hauteur de mes aspirations. Je me suis investie sans compter pour offrir aux élèves qui m’étaient confiés un enseignement de très grande qualité.
À mes débuts, je croyais naïvement que les directions d’école étaient là pour me soutenir, pour veiller à ce que j’aie le meilleur environnement possible pour offrir aux élèves tout ce dont ils avaient besoin. Qu’on reconnaîtrait mon enthousiasme et ma ferveur!
J’ai vite désenchanté et malgré mes études universitaires, mon expertise et mon professionnalisme, on m’a traitée comme on traite une subalterne. J’ai dû faire face à des réformes successives dont le premier objectif était de couper les dépenses. J’ai été témoin de négociations féroces entre mon employeur et nos représentantes syndicales. Il fallait s’insurger devant tant de mépris. On nous demandait toujours d’en faire plus avec moins. Ce fut un défi grandiose dont le prix à payer fut énorme. Fatigue, anxiété, découragement et colère.
Enseigner au primaire est un métier généralement pratiqué par les femmes bien que certains hommes le choisissent également. Je m’y suis investie à bras le corps, comme s’il allait de soi qu’une femme passe son temps précieux à combler les lacunes d’un système scolaire défaillant.
Frustration intense devant le fait que certains élèves ne recevaient pas le soutien dont ils avaient besoin, achat et fabrication de matériel didactique à mes frais, travail le soir et les fins de semaine, aménagement et entretien ménager du local de classe, organisation et participation à des sorties éducatives qui dépassent largement la tâche reconnue, formation continue personnelle ou imposée, participation à des rencontres en dehors de l’horaire, et j’en passe.
Aujourd’hui, je suis à la retraite de l’enseignement et je me demande encore comment j’ai pu vivre à ce rythme effréné pendant tant d’années. J’ai dû me battre pour qu’on respecte mon contrat de travail, mais aussi pour dénoncer les conditions d’apprentissage des élèves.
Malgré les plus beaux souvenirs, de tout ce mépris, je garde un goût amer.
■ Paule Gélinas, enseignante du primaire retraitée depuis 6 ans
L’avenir…
Dans un futur lointain, je me vois être une femme probablement mariée, mais surtout une femme déterminée et financièrement indépendante. Aussi, je voudrais vivre dans une société où mon sexe ne me crée aucune limite et où mes compétences ne sont pas remises en question par un homme. Depuis plusieurs années, je ne cesse de remarquer les différentes formes d’injustices que les femmes doivent franchir quotidiennement. Alors, j’aimerais vivre dans un monde où les hommes et les femmes seront réellement mis sur le même pied d’égalité.
Pour mon futur emploi, je voudrais travailler dans le domaine des sciences, plus précisément dans le domaine de la santé. J’ai toujours été fascinée par la chimie et la médecine. Ma tante paternelle a joué un très grand rôle dans ma découverte et mon amour pour la médecine. Même si les études concernant ce domaine sont très exigeantes et complexes, je me sens prête à me lancer dans ce long parcours.
Honnêtement, je ne sais pas ce qui pourrait m’attendre dans quelques années. Si je me sentais assez confiante pour prendre de grandes décisions ou même fonder une famille. Le monde des adultes me fait un peu peur. Toutes les responsabilités qui m’attendront me nouent l’estomac déjà à 17 ans. Donc, je n’imaginerais pas l’angoisse que je vais devoir affronter au début de ma vie d’adulte. Seulement, je veux rester optimiste et j’espère pour le mieux.
■ Rania Ahnoudj, élève de cinquième secondaire de l’école secondaire d’Anjou



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